Le Boisset de caseneuve

Photos de Corinne Fulconis   /    Commentaires de Christian Lassure ( CERAV)


  

 Cette cabane relève d'un type morphologique qui est peu courant et dont des exemplaires sont visibles dans le Vaucluse et dans le Gard.  La forme pyramidale de leur couvrement renvoie peut-être à une période de la fin du 18e siècle et du début du 19e siècle où l'Egypte  pharaonique était à la mode (la Campagne d'Egypte de Bonaparte n'y étant pas étrangère).

 Le corps de base est carré (au sens où on l'entendait avant le 19e, c'est-à-dire aussi bien carré que rectangulaire). Entre celui-ci et le  couvrement pyramidal, on note la présence d'une légère retraite, qui a peut-être eu son utilité au moment de l'édification du couvrement.

 Les quatre faces de la pyramide ne sont pas totalement rectilignes : elles ne le deviennent qu'à partir de la 4e assise, le bâtisseur ayant  commencé seulement à ce niveau à incliner les pierres de revêtement vers l'intérieur, ainsi qu'on peut le voir aux arêtes de la pyramide.  Celles-ci sont soignées, alternant boutisses et panneresses d'une face à l'autre. Un pyramidion en pierre coiffe la pointe de l'édifice.

 L'entrée s'ouvre dans la partie gauche de la façade. Son linteau, une dalle extraplate, est soulagé par un premier rectangle de décharge  formé par une autre dalle extraplate, elle-même soulagée par un  rectangle de décharge encore plus petit (les vides sont touefois obstrués  actuellement par quelques petites pierres). Une porte en bois fermait l'édifice.  

           

 Intérieurement, la voûte est conique, le passage du plan carré de base au plan circulaire du couvrement se faisant – semble-t-il – par un  gros bloc formant trompe à chaque angle. Il reste quelques poutres en bois subsistant de la plateforme employée lors de l'édification. Le  cône du voûtement est tronqué, le bâtisseur ayant choisi non pas de le resserrer progressivement mais de le tronquer en faisant saillir  largement deux grandes dalles extraplates d'un côté et d'autre.

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